Patrimoine



Restauration de l'église Saint Julien-Sainte Basilisse


L’église paroissiale  de Brugairolles est dédiée à Saint Julien et Sainte Basilisse, époux martyrs orientaux qui sont fêtés le 9 janvier.


Deux statues au fond du chœur les représentent.















Elle a été construite entre 1804 à 1807 comme on peut le lire sur la plaque apposée sur le mur droit de la nef ainsi que sur le mur extérieur du chœur.
Elle succède vraisemblablement à deux autres églises  dont les emplacements sont mal connus. La famille de Voisins de Brugairolles, qui a doté la construction de l’église au début du XIXème siècle, a donné, avant la Révolution, de nombreux prélats ; l’un fut curé de Brugairolles dans les années 1770.
 L’Eglise doit une bonne part de son aspect actuel à des travaux réalisés entre 1872 et 1879 par un curé particulièrement entreprenant : l’abbé Bessières. Entre 1872 et 1879, il s’emploie à faire hausser les chapelles, construire les fonds baptismaux, agrandir la sacristie, changer le dallage, orner et meubler l’édifice.
Ces grands travaux s’inscrivent dans la phase de construction et de rénovation d’églises que connaît la France sous le second Empire et le début de la Troisième République. Leur réalisation coïncide exactement avec la présidence de Mac-Mahon qui favorisa le renforcement de l’Eglise catholique. C’est de cette période que datent notamment le culte marial de Lourdes, l’édification du Sacré-Cœur à Montmartre.
Le curé de Brugairolles a profité de ce climat politique favorable pour embellir sa « pauvre église ». On peut lire aux archives départementales de Carcassonne les échanges nourris qui furent entretenus à cette occasion entre le curé de la paroisse, la municipalité, la préfecture et le ministère des Cultes. Un rapport préfectoral du 20 janvier 1874 décrit les travaux en cours d’exécution et dresse le devis des travaux projetés ; ils portent sur les deux chapelles. « L’église de Brugairolles possède deux chapelles, écrit le rapporteur, ayant la même forme et les mêmes dimensions. Elles sont éclairées par une fenêtre de forme rectangulaire et sont couvertes par une toiture à une seule eau, en planches jointes et sans voûte. Ces chapelles ne sont pas en rapport, comme architecture avec le restant de l’édifice ». Pour créer l’harmonie de construction nécessaire, le desservant de la paroisse a donc entrepris l’exhaussement du mur sud de la chapelle de droite, ce qui a permis de donner une forme ogivale à la fenêtre, et, afin d’assurer la symétrie de l’ensemble, les côtés sud, est et ouest de la chapelle ont été dotés d’un pignon. Ainsi la « toiture est à deux eaux qui se déverseront à l’est et à l’ouest ». Des travaux identiques sont nécessaires pour la chapelle de gauche.

De cette époque de rénovation et d’agrandissement de l’église de Brugairolles datent également les vitraux et les peintures murales.
Les vitraux ont été réalisés par les ateliers toulousains de Louis Victor Gesta qui fournirent, entre 1850 et 1880, la plupart des ouvrages de verrerie des églises et châteaux du sud de la France. 



La signature  Ourtal accompagnée de la  date 1876, qui se trouve en haut de la chapelle Saint Roch, montre que pour les peintures murales, comme pour les vitraux, on avait fait appel aux ateliers régionaux les plus réputés.  François Ourtal, dont l’atelier était situé rue Ernest Renan à Carcassonne, était le père du peintre Jacques Ourtal.


Quatre pièces de cette modeste église de campagne, caractéristique cependant du XIXème siècle, sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques :

   une cloche
   la garniture du maître hôtel
   le calice et sa patène
   le ciboire

La municipalité de Brugairolles a entrepris des travaux de réhabilitation de l’église.

 1995-1996 : réfection de la toiture et du plafond
 2004 : démolition de l’abri-bus et de l’appentis accolés à l’édifice, réfection de l’ensemble de la façade
  2005 : création du jardin



Depuis 2001, l’association « Brugairolles, Patrimoine et culture » a entrepris la collecte de fonds pour la restauration intérieure de l’église.

Elle a ainsi participé, en 2003,  à la restauration des vitraux, dont  la Maison Gayda  a été le sponsor principal ; travaux réalisés par Elisabeth Pech-Brenas.

Elle a passé convention en 2007 avec la municipalité de Brugairolles pour la réfection à l'identique des peintures intérieures de l'église du village; la municipalité restant  maître d'ouvrage, tandis que l'association s' engageait à une contribution financière.

Depuis quatre tranches de travaux ont été effectuées par les entreprises Baudin et Plumejaud

—  le choeur de l'église en 2009

Choeur de l'église après restauration

— les petites chapelles du choeur en 2010

— les chapelles latérales en 2011


Chapelle droite  en travaux


— la nef en 2013

Au cours de cette dernière tranche de travaux des éléments du décor originel ont été mis à jour, en particulier un Saint Paul en grisaille et trompe-l'oeil en assez bon état de conservation: il avait été protégé par la partie haute de la chaire. Il sera restauré en 2014.




Dimanche 2 mars 2014

Inauguration officielle de l'église St Julien-Ste Basilisse après restauration

Quelques temps forts
L'office religieux



 

Marie-Line Rivière dirige les chants de l'assemblée








Une paëlla partagée à plus de 90 convives




La visite commentée par Mariette Escalier

Article Dépêche du Midi paru le mardi 18 mars 2014
Dimanche, à l’église du village, s’est déroulée une grande messe chantée pour l’inauguration de fin des travaux de ce bâtiment. Elle a été marquée par trois temps forts. La messe d’abord, célébrée par l’abbé Séménou, et dont les chants ont été animés avec ferveur par Marie-Line Rivière, accompagnée par une organiste. Avant que commence la cérémonie religieuse, Mme le maire, Élisabeth Oddero, a rappelé les grandes étapes de la restauration de l’édifice et remercié le conseil général, représenté par Jacques Durand, pour une subvention à hauteur de 40 %. Une des dernières pour ce type de bâtiments. Geneviève Cammagre, présidente de l’association Patrimoine et Culture, précisait que, dans le cadre d’une convention avec la municipalité, la participation s’était élevée à plus de 30 000 €.
Dans son mot d’accueil, Mme Toustou avait tenu, de son côté, à souligner combien étaient nombreux ceux qui avaient apporté leur contribution à l’embellissement de l’église du village.
L’apéritif fut ensuite offert par la municipalité, qui a été suivi d’une paella qui a rassemblé plus de 90 convives dans une ambiance chaleureuse. Une visite commentée de l’église s’imposait et c’est Mariette Escalier, guide toulousaine du patrimoine, qui a mis l’accent sur l’importance que l’Église catholique de la Contre-Réforme a accordée à la profusion d’ornements destinés à émouvoir les fidèles. Après la tourmente révolutionnaire, au XIXe siècle, c’est cette même volonté d’éblouir et d’émouvoir qui est mise en œuvre et que l’on constate dans les deux moments de décoration intérieure de l’église, sous le Premier Empire d’abord, dont date la construction de l’église, puis au début de la IIIe République et dont le décor a été remis en valeur, témoigne d’un temps où l’art sacré devient accessible même aux plus humbles églises grâce à l’industrialisation de la production. Vitraux et statues témoignent aussi des traits majeurs de la piété catholique de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’au lendemain de la Grande Guerre.


































































































































































































































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